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La Coopération au Développement: Analyse et Critique

Introduction à la coopération au développement: Analyse et critique

Ces dernières années ont vu la Coopération au Développement acquérir une popularité grandissante dans les relations Nord-Sud... à travers des cycles de conférences et Sommets Mondiaux organisés par les Nations Unies et à travers des médias et nouvelles pessimistes venues des 4 coins du monde. La Coopération y est apparue comme un moyen efficace pour contribuer au développement des pays du Sud, ce que semble croire la plupart des gens au Nord. Un peu comme si la Coopération était la seule réponse possible aux déséquilibres économiques qui sont à la base de la pauvreté dans laquelle vivent les trois quarts de l'humanité. Une sorte de pansement sur la blessure laissée par le Nolibéralisme.

A cette image surdimensionnée de la capacité de la Coopération à influer sur le destin des peuples du Sud, s'ajoute, pour les peuples du Nord, une idée de générosité et d'altruisme. En réalité, le volume de la Coopération n'est ni très important, ni suffisant, et ne correspond en outre pas à cette image surfaite de bonté... mais est étroitement liée à la Politique des donneurs de fonds, un outil parmi d'autres.

La Coopération est en effet fortement liée à la Politique Etrangère, et on n'aide que ceux qui peuvent nous aider. Paradoxalement, c'est au moment où on en parle le plus que les montants de l'aide aux pays du Tiers Monde baissent... tant au niveau du volume qu'au niveau des proportions. La Coopération a suivi, depuis la fin de la guerre froide, la même évolution que celle de la "Sécurité Internationale", se traduisant par une aide chaque fois plus conditionnée aux impératifs géostratégiques.

La distance qui sépare l'image de la Coopération et la réalité demande une contextualisation de la Coopération, intégrée dans le cadre des relations Nord Sud, qui répond à la logique du modèle de développement soutenu par les pays du Nord (Libéralisme Economique pour ceux qui l'ignoraient encore)..
Basiquement, on peut définir la Coopération Internationale au Développement comme l'ensemble des actions des pays industrialisés impliquant des transferts de ressources et contribuant au développement des pays du Sud. On considère comme AOD (Aide Officielle au Développement) les apports de richesse aux PVD (Pays en Voie de Développement) venant de fonds publics (Aide bilatérale ou multilatérale) qui ont comme finalité de contribuer au développement des pays récepteurs et qui sont donnés (non remboursable) ou prêtés (remboursable avec intérêts).

Au delà de la définition formelle, la réalité est qu'à travers près de 5 décades, la Coopération n'a pas servi à développer le Sud, sinon qu'actuellement le Sud demeure encore le financier du Nord (non, non, rien n'a changé...). Selon les chiffres du PNUD (Programme des Nations Unies pour le Développement) de 1993, les pays du Sud ont payés aux pays du Nord la somme de 160.000 millions de dollars en 1992, et encore, seulement pour le service de la dette (chiffres alors deux fois supérieur à l'aide au développement des pays du Nord). La politique du Nord est double, d'une main on donne, pour mieux reprendre de l'autre... D'un côté, on élabore et exécute des projets visant à combler le manque de liquidités des pays du Sud, afin de réaliser certains projets de développement; et de l'autre, on garantit la continuation du flux financier du Sud au Nord à travers le mécanisme pervers de la dette externe. De là à dire que la coopération ne sert qu'à maintenir les économies du Sud pour leur permettre de continuer à payer leur dette, il n'y a qu'un pas... (Plus d'informations sur la dette?).

On pourrait également parler des revenus des exportations des entreprises du Nord qui exportent pour un montant 5 fois supérieur à l'Aide au Développement qui va dans l'autre sens; ou du rapatriement des bénéfices générés par les entreprises du Nord travaillant au Sud et qui ne servent pas à développer le pays (entre 1989 et 1992, 10.5 milliards de $ annuels), mais à enrichir les actionnaires des dites entreprises (pensez y chers boursicoteurs); ou encore des barrières douanières qui rapportent au Nord deux fois plus que l'Aide au Développement, ce à quoi il faudrait ajouter les dédommagements pour les dégâts à l'environnement faits par ces mêmes entreprises... Sans parler de ce que les immigrés du Sud qui travaillent au Nord rappatrient dans leur pays d'origine sous forme d'aide à leurs familles (montant égal à toute l'aide internationale!!!).

Au delà des chiffres qui prouvent encore une fois que la colonisation du Nord au Sud a seulement pris une autre forme, il nous faut réfléchir à nos théories de Développement qui trop souvent, pour ne pas dire toujours, confondent Développement et Croissance (économique bien sûr).

Il nous faut également tenir compte de l'insoutenabilité écologique du processus de croissance à l'échelle mondiale que partout la Coopération emmène dans ses bagages... Que se passerait-il si les Chinois ou les Indiens désiraient consommer autant de ressources naturelles que les Allemands, Belges ou Américains... Voir à ce propos le jeu des chaises qui permet de visualiser les déséquilibres démographiques, écologiques et économiques entre les continents. Si vous vous ennuyez avec des amis un soir, faites le, c'est drôle et instructif (jeu des chaises: ITECO).

Coopération au Développement et Géostratégie

Dans les antécédents de la Coopération au Développement, on peut placer le Plan Marshall qui eut comme principal objectif de relever l'Europe après la Seconde Guerre Mondiale et de développer le système du Commerce Mondial et les mouvements de capitaux. Cet exemple est encore aujourd'hui utilisé comme paradigme de l'efficacité du couple Croissance-Développement, sans tenir compte du contexte de l'époque qui voyait des fonds énormes alloués par l'Oncle Sam au Développement d'un tiers. 3% du PNB américain à l'époque contre moins de 0.10% aujourd'hui pour les Pays en Voie de Développement (30 fois plus pour l'Europe de l'époque que pour tous les PVD aujourd'hui). Mais surtout une Europe dont la structure économique était encore presqu'intacte malgré la guerre et qui n'a rien à voir avec l'embryon de structure que présente le Tiers Monde actuellement.

A partir des années 60, le processus de décolonisation et le début de la Guerre Froide ont introduit de nouveaux paramètres dans les relations internationales: le caractère "instrumental" de la Coopération Internationale dans le combat contre le Communisme et son bouillon de culture: la pauvreté et la misère dans le Tiers Monde. Le CAD (Comité d'Aide au Développement de l'OCDE, Organisation de Coopération et de Développement Economique) reconnaît dans son rapport daté de 1993 que la Coopération des pays riche durant la guerre froide a été orientée par les conflits Est-Ouest pour punir ou remercier la fidélité des régimes (de quelque nature qu'ils soient...) aux dogmes des Institutions Internationales, c'est à dire du libéralisme économique (Chili entre autres où les institutions financières prêtèrent près de 304 millions de $ au régime de Pinochet alors que l'aide à celui d'Allende ne dépassait guère 30 millions).

A la fin de la Guerre Froide, loin de se libérer de cette ligne de conduite, on l'a au contraire renforcée au nom de la "Sécurité Internationale". Warren Christopher, devant le Congrès Américain, regrettait d'ailleurs la baisse des Aides Officielles au Développement qui réduiraient d'autant la possibilité d'influer sur la politique des pays concernés. L'"aide"que reçoivent certains pays du Golfe et Israël illustrent parfaitement ce propos (90-91 Israël reçoit 25% de l'aide américaine, ce qui démontre s'il en est encore besoin qu'Aide au Développement ne rime pas avec "priorités humaines").

Coopération au Développement et Economie

Les critères économiques sont également fondamentaux quand on parle de Coopération au Développement. On parle alors d'Aide liée, ce qui signifie que tous les composant d'un projet financé par un pays devront provenir de ce même pays. Ainsi un projet japonais devra acheter des Toyotas, un projet américain des Ford et un projet européen des BMW... ce qui bien évidemment oblige très souvent à se débrouiller avec des biens et services inadéquats, basé sur la disponibilité en la matière du pays en question et non sur les possibilité du pays aidé... Sans compter ce que peut coûter d'importer du bois japonais en Bolivie, ou des voitures européennes en Afrique du Sud. Les Aides liées représentent une sorte de "subvention indirecte" aux secteurs exportateurs des pays aidant. Seuls quelques pays ne pratiquent pas ce système d'Aides Liées (Danemark, Suède, Finlande, Hollande et Canada), pour les autres la proportion varie, quelques exemples: Suisse (90%), Allemagne (85%), Australie (80%).

A partir des années 90, l'Aide au Développement essaye de faire front aux mauvaises gestions du Sud et l'aide se voit accompagnée systématiquement de mesures néolibérales qui dérégulent les économies nationales. On passe du "droit" aux aides, à leur "conditionnalité" politique, économique et commerciale, posant avec toujours plus d'acuité la problématique de la souveraineté nationale. Les pays industrialisés ont alors demandé aux pays du Sud d'appliquer des politiques qu'aucun pays développé n'aurait jamais pu accepter, car menant à un désastre économique. Sans entrer dans les détails, la crise asiatique et la crise argentine illustrent à merveille les "biens fondés" de la politique de la Banque Mondiale et du FMI ( deux pays qui, avant leur chute, furent par ailleurs parmi les 1ers de classe de ces mêmes institutions). Il est également intéressant de voir que le Chili qui n'a jamais voulu appliquer ces préceptes soit en Amérique Latine l'un des seuls pays qui échappe au marasme actuel... ces "conditionnalités" de la Banque Mondiale et du FMI ne sont pas seulement requises pour les prêts du FMI sinon également comme condition aux prêts des banques privées... Si ça n'est pas une dictature économique...

Les moyens utilisés par les gouvernements, les fonds privés et le couple Banque Mondiale - FMI sont bien connus et utilisés de la même manière presque partout: Dérégulation des économies, privatisations, démantèlement du rôle protecteur de l'Etat, ouverture des marchés,... le Consensus de Washington. Les conséquences sont tout aussi connues: détérioration des conditions de vie à un point tel qu'on en hypothéquait même le développement futur, du aux chutes dramatiques des indicateurs clés comme accès à la santé, éducation, services de base, touchant principalement les femmes et les secteurs à faible revenus.

Conclusion: Coopération au Développement = Développement?

Enfin, si la Coopération au Développement n'est pas un élément déterminant pour le Développement, il est en tout cas certainement l'un des meilleurs outils des pays industrialisés, et son utilisation toujours plus liée à ses intérêts économiques, politiques et financiers. Il nous faut malheureusement aujourd'hui admettre que l'autosuffisance alimentaire, l'accès universel aux soins primaires, à l'éducation de base et au logement passeront par d'autres médias que celui de la Coopération. Sans que de réels changement dans l'Ordre Economique Mondial ne se produisent pour permettre aux pays du Sud de conduire eux même la gestion de leurs ressources et de leurs politiques, pour permettre à une vraie coopération de s'opérer, exigeant de supérer la vision de supériorité culturelle et politique du Nord sur le Sud, l'actuelle Coopération au Développement continuera d'imposer son triste impérialisme paternaliste, prétendant pallier, sans y arriver, à la situation de pauvreté généré par le modèle même de développement proposé.

 



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Mis en ligne le 15/12/03