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La Mondialisation

Introduction

Il est impossible de parler de Développement Durable ou de rapports Nord Sud sans évoquer ce qui ressemble à une révolution lente mais implacable de l'ordre du monde: La Mondialisation.
Et pour la comprendre, il faut parler des Accord de Bretton Woods, fondateurs de ce nouveau système dont le centre s'appelle dollar et les outils FMI et Banque Mondiale; du Consensus de Washington, l'outil le plus efficace au service du néolibéralisme ces 30 dernières années et de la Dette, qui aujourd'hui plus que jamais impose aux gouvernements du Sud une politique budgétaire ne laissant pas de place au Développement de leurs populations. Ces trois points sont centraux dans le problème du Développement et de la Coopération.

Définition de la Mondialisation
Il est très difficile de définir la Mondialisation dans son ensemble tant les aires qui la composent sont inégales (Politique, Culturelle, Scientifique, Economique,...), mais la Mondialisation qui nous occupe est celle du commerce, tant critiquée par les Alter Mondialistes; entre autres pour n'être justement "que" la mondialisation du commerce ne s'accompagnant pas de ce qui semble naturel pour un Européen ou un Canadien, celle des droits sociaux, environnementaux, culturels, de mobilité,... Cette Mondialisation est " à sens unique " et est un dictat bien plus qu' un "échange".

Contextualisation de la Mondialisation
Quelques repères importants sont à énumérer et à définir pour comprendre la Mondialisation du Commerce. On pourrait commencer par l'expansion Européenne et la Colonisation ; 1492 marquerait le début de l'ère de la domination occidentale, qui ne s'est jamais démentie depuis, changeant simplement de "costume". Mais ce qui m'intéresse, c'est la situation inextricable de pauvreté et d'impossibilité de développement dans laquelle se trouvent ¾ de l'humanité, le " Tiers Monde ". Cette appellation qui, même si elle na plus beaucoup de sens dans notre monde unipolaire, a cependant l'avantage d'être claire pour tout le monde.

Cette situation, même si elle n'est pas nouvelle, est directement liée à quelques faits importants de notre XXème siècle. A commencer par les Accords de Bretton Woods, qui fixèrent définitivement (?) l'économie comme point de départ " naturel " du développement. Ce qui suit est, entre autre, la conséquence de ceci avec la création de la Banque Mondiale et du Fonds Monétaire International, et leur détournement au profit du Néolibéralisme, l'hégémonie du dollar, des investissements et des dérégulations nationales. La place sans cesse plus grande donnée aux investissements privés a permis la création des Multi Transnationales, au détriment des investissements et de la gestion publique des ressources naturelles. Cette Mondialisation a des effets positifs pour un très petit nombre d'humains tandis que les autres , qui en sont les principaux "outils" n'en tirent aucun bénéfice.

Depuis ce moment, les Etats-Unis sont également devenus le moteur de la croissance mondiale, censée apporter bien être et Développement pour tous (quel résultat !). Logiquement, cette supériorité économique est peu à peu devenue synonyme d'écrasement et d'esclavage pour le reste du monde. Chaque jour, ce pays ressemble plus à un système fasciste dénué de toute trace de droits fondamentaux (voir dossier Etats Unis et Libertés et "les interventions américaines dans le monde").

Voyage à travers un processus dictatorial qui permet à un petit nombre de disposer de presque toutes les ressources du monde et qui empêche celui-ci d'évoluer.

Face aux faits, toujours plus effrayants, "comment ne pas être Altermondialiste aujourd'hui"?

Le règne de l'égoïsme, du conservatisme d'une classe qui a très bien compris où était son avantage, et qui est bien déterminée à le garder, n'est pas prêt de se terminer. Pourquoi changer un système qui vous garantit que vous resterez les privilégies? Pourquoi remettre en cause un mode de vie qui vous génère chaque jour, chaque année plus de revenus, plus de consommation, plus d'avantages? Toutes nos institutions, la famille, l'université ou encore l'église sont faites pour perpétuer des systèmes profondément inégalitaires, profondément « anti-changement », définitivement conservatrices. Mais que dis-je? Nous vivons en démocratie, et tous ont les mêmes chances... Le fameux "Liberté -Egalité - Fraternité" d'un coté de l'Atlantique, et le "Rêve Américain" de l'autre, ne sont que les mêmes facettes d'un mensonge, d'une hypocrisie égoïste de la classe privilégiée qui ne laissera jamais son précieux mode de vie se laisser affecter pour l'environnement, pour la solidarité ou pour quoi que ce soit.

La vraie solidarité ne consiste pas à financer une école au Laos, à verser 1000 euros par an à des oeuvres de charité, pour la plupart assistancialistes, ou encore d'aller faire un an de bénévolat dans une ONG nicaraguayenne. Ca, c'est le plus facile que vous puissiez faire. Ca soulage la conscience, il est vrai... La vraie solidarité, la vraie fraternité consisterait a être capable de changer notre mode de vie pour permettre le développement des autres et le respect de notre environnement. Nous avons toujours de très bonnes idées "générales", "pour les autres", mais au moment de faire nos propres choix "éthiques", c'est l'éthique justement qui vacille, on se cache derrière des arguments égoïstes.

Ainsi, au lendemain d'une guerre en Irak qu'il avait tant critiquée, le bon père de famille new-yorkais, qui se croit démocrate, n'hésite pas à investir dans le secteur pétrolier, qui est plus que certainement en bonne partie à l'origine de cette même guerre; ou en voyant le prix de l'or et des métaux grimper, une jeune femme qui se croit respectueuse de l'environnement investit dans celui de la mine; tous deux utilisent l'argument « je dois d'abord assurer le bien être de ma famille », couplé à « Je ne peux toute façon rien y faire » (« .alors autant en profiter » aurais-je envie d'ajouter)! A ce moment, on n'a plus en tête les centaines de milliers de morts civils en Irak pour permettre aux industries US et Européennes de mettre la main sur le pétrole d'Irak et empêcher la Chine de trop en profiter, les indigènes qui crèvent par dizaines de milliers dans les mines d'Amérique Latine, ou encore aux enfants soldats qui meurent chaque année pour protéger le secteur des mines de diamants en Angola ou d'uranium au Congo. On ne pense plus à ce moment aux tonnes de mercure que l'industrie minière déverse chaque année dans les fleuves et qui se retrouvent dans le saumon de Noël, juste retour des choses! On ne pense qu'à très très court terme, à son précieux petit pactole qu'on est prêt à faire grandir a n'importe quel prix, mais on reste un amoureux de la nature, et on continue à critiquer Bush et sa clique d'entrepreneurs politiciens, et à les enrichir au delà de l'imaginable! On critique, mais on ne remet surtout pas en question les doctrines devenues quasi religieuses du "libre marché", le modèle du « développement économique » soit disant générateur de développement durable ou encore celui de la  « Science qui réglera demain les problèmes d'aujourd'hui »... Malgré les innombrables échecs, on ne garde à l'esprit que les "réussites", qui en terme de développement réel des populations locales reste plus que relatif... Mais qu'importe finalement si les indicateurs de pauvreté progressent au rythme d'un escargot ou que l'environement que nous lèguerons à nos enfants soit une poubelle, pourvu que le Dow Jones et le Nikkei continuent à crever le plafond...

 



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Mis en ligne le 15/12/03