Objectifs Initiaux de la Loi de Participation Populaire
L'article 1º de la Loi de Participation Populaire énonce :
« La présente Loi reconnaît, promeut et consolide le processus de Participation Populaire, articulant les Communautés Indigènes, Peuples Indigènes, Communautés Paysannes et Comités de Voisinage , respectivement, à la vie juridique, politique et économique du pais. Elle cherche à améliorer la qualité de vie de la femme et de l'homme boliviens, avec une distribution plus juste et une meilleure administration des fonds publics. Elle renforce les instruments politiques et économiques nécessaires pour perfectionner la démocratie représentative , incorporant la participation citoyenne dans un processus de démocratie participative et garantissant l'égalité d'opportunités pour femmes et hommes aux niveaux de représentation ».
A partir des objectifs énoncés dans la Loi de Participation Populaire, on peut identifier deux grandes préoccupations auxquelles celle-ci prétend donner une réponse:
1. Perfectionnement de la démocratie
Un des objectifs de la loi est d'articuler les communautés indigènes et paysannes à la vie juridique, politique et économique du pays. Cet objectif implique la reconnaissance des difficultés que ces groupes sociaux affrontaient pour faire partie du pays en tant que citoyens à part entière.
En ce sens, la loi fait le pari d'articuler la société civile et l'Etat par une approche « du bas vers le haut », afin de permettre aux groupes sociaux les plus marginalisés de participer dans la gestion du développement à partir de la problématique locale. Cette approche implique de donner du pouvoir aux communautés et leur donner une capacité de décision pour prendre en main et affronter leurs propres problèmes de développement.
Il s'agit donc de tendre vers le perfectionnement de la démocratie représentative, par l'adoption de mécanismes de démocratie participative, permettant de donner une plus grande légitimité à une démocratie mise à mal par le fossé qui s'est creusé entre le peuple et les partis politiques. Ceux-ci sont en effet perçus de plus en plus négativement par la population en raison des accusations de corruption et du manque de réponses concrètes aux problèmes quotidiens liés à la pauvreté et à l'exclusion. Le but est donc de remédier au divorce existant entre l'Etat et la majorité de sa population, et d'améliorer la gouvernabilité du pays, en dépassant une relation entre la société civile et l'Etat traditionnellement basée sur le conflit.
2. Equité et efficience pour améliorer les conditions de vie
Le deuxième objectif de la participation populaire, lié à la lutte contre la pauvreté, est d'améliorer les conditions de vie de la population, grâce à une plus grande équité dans la distribution des fonds publics et une plus grande efficience dans leur administration.
Cet objectif part de l'hypothèse que la distance réduite entre la population et les municipalités, ainsi que la participation et le contrôle direct des citoyens, permet une plus grande efficience dans l'allocation des ressources. L'efficience dans l'allocation des ressources implique également la lutte contre la corruption. Nous retrouvons ici toute l'argumentation des théories normatives.
Cet objectif reconnaît également implicitement l'inéquité géographique dans l'allocation des ressources, puisque avant la Loi de Participation Populaire, 90% des fonds de coparticipation tributaire étaient destinés aux neuf capitales de département.
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