Ernesto Guevara dit le Che, ses études, ses premiers voyages
Un choix d'études n'est jamais neutre, et Ernesto, fort marqué par l'agonie de sa grand-mère et dont la sensibilité à fleur de peau lui fait ressentir la souffrance des autres bien au-delà de la normale, entame tout naturellement des études de médecine. Intellectuel mais avant tout homme de terrain, Ernesto profite d'une occasion de pratiquer la médecine offerte par son ami Alberto Granado qui, tout frais diplômé, lui propose de venir le rejoindre dans la léproserie où il travaille, à 800 kilomètres de la capitale. C'est également l'occasion de découvrir le vaste monde et de voyager, ce dont Ernesto est grand amateur.
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En 1951, toujours avec Alberto, avec qui il a lié une amitié profonde, Il traverse le continent sud-américain sur une vieille moto. 10.000 kilomètres qui vont changer une vie, une perception, et qui vont ouvrir une blessure qui jamais ne se refermera. L'injustice a définitivement semé sa graine, et déjà le révolutionnaire pointe à l'horizon. Il consigne dans un journal qui sera plus tard publié sous le titre « Notas de Viaje » (Notes de Voyage) la vie des indiens, des paysans et des ouvriers, exploités et opprimés par le capitalisme et la classe dominante. Dans un discours prononcé en 1960, Guevara reviendra sur cette étape importante de sa vie: « Les conditions dans lesquelles j'avais voyagé m'avaient fait entrer en contact étroit avec la misère, la faim et la maladie. Je me rendis compte que j'étais incapable, faute de moyens, de soigner les enfants malades et j'eus sous les yeux la dégradation provoquée par la sous-alimentation et la répression constante. Je pus ainsi réaliser qu'il y avait des choses tout aussi importantes dans la vie que de devenir un chercheur illustre ou de contribuer magnifiquement à la science médicale: et c'était d'aider ces gens ». |
Les deux amis partent d'Argentine, traversent les Andes, passent au Chili, en Bolivie, au Pérou puis en Amazonie, où près de 40 ans plus tard, les indiens lépreux survivants se souviennent encore des deux jeunes hommes qui passèrent avec eux quelques semaines sans gants, jouant au football et partageant tout avec eux. Reconnaissants, les lépreux construisent pour Alberto et Ernesto un radeau pour qu'ils puissent continuer leur voyage. Fin 1952, les deux amis se séparent à Caracas au Venezuela. Alberto reste là tandis qu'Ernesto, fauché comme les blés, rentre en Argentine terminer un doctorat qu'il obtient en un temps record. Mais comme il se fout royalement de sa carrière, il quitte rapidement l'Argentine pour poursuivre son voyage en Amérique du Sud. |
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